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Pseudo la Cartoonerie : Rubybis
Elle ouvre la porte et inspire un grand coup. Elle lance un faible "Au revoir, madame...", tente un sourire puis abandonne et referme doucement la porte. Les semelles de ses bottes font un bruit sourd sur la passerelle. Quand elle descend l'escalier de béton, un vent chaud fait voleter ses cheveux lisses et chatains. Maintenant, il faudra bien retourner en classe, expliquer son retard à la professeure qui l'attend. Mais elle n'en a pas vraiment envie. Ce n'est pas qu'elle soit méchante, cette professeure, non. Elle voit cependant bien que, parfois, elle se pose également des questions à son sujet. Mais le plus difficile sera sûrement de supporter les autres, qui, dès qu'elle aura ouvert la porte, se retournerons et la fixerons à nouveau.
Ses yeux s'embuent, et elle sort une de ses petites balles de jonglage de la poche de son sarouel vert sapin. Elle l'aime bien, son sarouel, et il lui va très bien, mais ses quelques amis ne sont pas dupes et savent bien qu'il y a une raison à ce changement de garde-robe, au-delà du fait qu'elle soit devenue vegan. Ces vêtements, particulièrement larges, servent à cacher sa maigreur, son décharnement...
Elle écrase la petite balle entre ses mains jusqu'à ressentir la douleur dans ses articulations. C'est la psychologue qui les lui a offertes. Il paraît que tripoter quelque chose dans les moments de tension aide. Elle se rend à des consultations régulières depuis qu'elle a fait la bêtise de sortir en manches courtes et que l'on a découvert ses bras couverts de cicatrices et de plaies, ses bras tout aussi maigres que ses jambes. Enfin, "maigre", c'est ce que l'on lui disait avant. Maintenant, à chaque séance, on lui jette des mots plus puissants et blessants au visage. Des mots lourds comme des pierres. C'est comme si on la jugeait, encore. Pourtant, elle sait très bien ce qu'elle est, cela ne sert à rien de le lui répéter sans cesse... Anorexique, boulimique, qui se scarifie... Tout ce qu'elle voudrait qu'on lui dise, c'est pourquoi.
Elle sait qu'elle va mal, qu'elle cause du tort à ses parents et à sas quelques amis... Mais cela fait lui fait mal aussi... Et pour cause, elle à l'impression de ressentir toutes les émotions des autres en beaucoup plus fort... Certains diovent la trouver égoiste... Mais la psychologue, elle, a plutôt opté pour l'option surdouée, ultra-sensible... C'est pour ça que l'on lui a fait passer des test d'ailleurs... Le test des taches, le test de QI... C'est la cerveau qui n'irit pas bien, il paraît. On a même analysé son écriture... Elle se demande bien comment on a fait... Depuis quelques temps, son écriture a dépassé la patte de mouche, et n'occupe plus qu'un tiers d'interligne... Elle n'arrive tout simplemnt pas à écrire plus gros. Cela l'effraye. Et les professeurs ont beau lui faire des remarques, et lui mettre des non-notés à tout bout de champ, rien n'y fait... Elle a beau tenter d'expliquer qu'elle n'y est pour rien, que cette peur la ronge, qu'elle ne peut, a priori, rien faire pour l'étouffer, elle ne se fait pas comprendre...
La communication est une chose tellement compliquée... C'est une chose malheureusemnt aussi compliquée qu'indispensable: c'est ce qui fait les relations, qui ne sont pas non plus toujours très simples... C'est d'ailleurs un des sujets préférés de la psychologue, qui lui pose des questions sur ses relations avec son père, sa mère, son frère, ses amis, ses camarades de classe... "Tout va bien", dit-elle, mais, au font, tout va-t-il vraiment bien? Bien sûr: ce n'est pas comme ci elle se disputait tous les jours avec ses parents parcequ'elle a choisi d'être vegan, alors que dans la famille, la chasse est un plaisir quotidien, et que sa mère doit maintenant lui faire des repas spéciaux et également lui trouver d'autres habits; ou bien par cequ'elle a is son hard rock un peu fort... Non, pas tous les jours... Une fois de temps en temps, c'est tout... Mais il est vrai qu'elle ne se sent pas toujours soutenue. Avec ses camarades de classe? C'est peut être un peu plus compliqué... Elle voit bien qu'ils ne l'aiment pas vraiemnt, et qu'ils ne la comprennent pas trop non plus.
Elle s'arrête, regarde autour d'elle... Non. Ses pas l'ont guidé trop loin. Sa salle était avant. Elle soupire, puis fait demi-tour. Ses camarades de classe... Elle a les même depuis longtemps, mais elle ne les connaît pas vraiment... Elle n'ose pas aller vers eux, les écouter, les regarder. Elle se contente de voir et d'entendre. Et cela ne lui plaît pas toujours... Car ce qu'elle voit, ce qu'elle entend, ce sont des ourires narquois qui se dessinent sur les visages quand elle passe, des yeux qui fixent, des regards qui jugent, des moqueries, des remarques désobligeantes, des chuchotements méprisants, de cruels éclats de rires.
Au début, elle faisait la dure, ignorait tout cela... Mais maintenant... Au début, elle les trouvait tous immatures, eux qui ne rêvent que d'être plus grands... Mais maintenant... Au début, elle osait braver les piques qu'ils lui lançaient... Mais maintenant... Mais maintenant, elle pleure en s'entaillant la peau, se dénigre elle-même, a peur du regard des autres...
Elle est au troisième étage, elle regarde la cour. C'est haut. Elle a souvent entendu parler d'enfants qui se suicident, oppressés par l'école, par leurs "camarades", justement... Un pettit garçon roux, qui avait 12 ans, aimait le slam et la mer, qui se faisait agresser à cause de ses cheveux... Une fille de 15 ans, qui en était arrivé à avoir la phobie de l'école, après s'être fait clairement insulter et attaquer par d'autres, devant les professeurs... Et tant d'autres... Tant d'autres qui s'étaint fait happer par de vulgaires gamins intolérants, violents, plus que méchants et mals éduqués, et sans un soupçon d'intelligence. On dit que les suicidés sont des lâches. Les véritables lâches sont pourtant les bourreaux, qui se cachent la tête derrière une cagoule...
"L'Homme est un loup pour l'Homme", avait un jour déclaré sa professeure de français, l'air de dire: "Que voulez-vous? C'est un présent de vérité générale!"
Ce genre de texte que tu présentes en rédaction à ta prof de français tout en sachant pertinemment qu'il est à la limite du hors-sujet, et que tu finis par avoir un 18... J'étais plutôt fière, sur le coup. En le re-lisant, je me dis que c'est pas vraiment super bien écrit, mais vu que ça fait déjà trois ans et que c'est un sujet qui me tient à coeur... Pour tout vous dire, le récit est basé sur une hictoire vraie...
Excuser les fautes de frappe s'il y en a!
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Life without music would be ♭.
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