Oh, flûte je suis
vraiment à la bourre. Désolée O__O"
+Je vais skipper les événements pour rattraper le temps perdu. J'ai lu les derniers posts un peu en diagonale donc si j'ai zappé quelque chose, faîtes moi signe.
Deuxième jour.
Le bruit d'un coup de canon avait arraché Zinnia du demi-sommeil dans lequel elle s'était momentanément perdue. Ses yeux s'étaient ouverts au monde avec une telle rapidité qu'un damoiseau lambda aurait pu croire qu'elle ne s'était pas laissée tomber dans les bras de Morphée.
Sa tête lui faisait mal, son poignet gauche était douloureux et ses paupières semblaient peser une tonne. Le pire restait sa gorge, sèche comme les quelques rivières de son district en plein été. Elle n'avait pas encore dépassé le stade de complète déshydratation, mais elle la sentait se rapprocher progressivement. Il lui fallait trouver de l'eau. Et vite.
Zinnia resta immobile quelques secondes, adossée contre un arbre qui lui avait servi de matelas le temps de quelques heures. La jeune fille se souvenait vaguement s'être sentie partir vers l'aube, après avoir levé ses mirettes trop sombres vers la seule parcelle rosée de ciel visible de l'endroit où elle était. Tout le stress, l'angoisse et les efforts qui lui étaient soudainement tombés dessus tels un piano à queue avaient refaits surface au moment même où le soleil commençait à se lever. Dieu qu'elle avait été intelligente.
Zinnia fronça les sourcils. Son cerveau avait du mal à se remémorer la soirée dernière -si ce n'était la journée. La majorité des événements lui paraissait complètement floue, malgré les bribes de souvenirs qui surgissaient par-ci par-là. Elle se souvenait d'ombres, de bruits, de mouvements saccadés puis... Plus rien. Le trou, le vide intersidéral. Seule une main secourable, un peu froide, légèrement tremblante l'avait aidée à se relever.
Ronald.
Zinnia se tourna précipitamment vers la silhouette immobile qui se trouvait non loin d'elle, sagement emmitouflée dans la couverture qu'elle lui avait prêtée. La demoiselle se rapprocha doucement du garçon en prenant bien soin de faire le moins de bruit possible. Elle lâcha finalement un soupir de soulagement en voyant le drap se soulever au rythme de sa respiration. Dieu merci, l'imprudence qu'elle s'était permise n'avait pas encore fait de dégât. Après "l'incident", les deux partenaires s'étaient éloignés jusqu'à trouver un coin un peu perdu où ils pourraient se reposer. Zinnia avait forcé le garçon à se coucher, lui offrant sa couverture en prétextant qu'elle se sentait bien trop "excitée" pour pouvoir s'endormir. Ce qui n'était pas totalement faux. Elle se sentait bien trop mal -et l'idée de fermer l'œil ne lui semblait pas envisageable.
Finalement, la douceur de l'aube avait eu raison d'elle.
Puis vint le coup de canon -celui qui l'avait arrachée de ses quelques heures de repos. Quelqu'un était tombé. Encore.
Doucement, elle porta la main sur vers le garçon et se mit à le secouer en espérant ne pas être trop brutale.
-Ronald? Ronald, il faut qu'on parte.
Les heures avaient passé. Finalement, ils avaient trouvé un point d'eau -au plus grand bonheur de Zinnia, qui en profita pour remplir la petite gourde trouvée dans son sac. Ils partagèrent quelques vivres qu'elle possédait et reprirent leur chemin vers... Quelque part. La miss s'était mise en tête de trouver une endroit sûr où ils pourraient s'abriter le temps que les autres tributs s'entretuent. Eventuellement une grotte, une cavité creusée par l'érosion des roches -qu'importe. Mais les juges étaient une bande de sadiques et s'étaient bien abstenus de leur fournir la moindre aide.
La journée passa ainsi, seulement bercée par le doux bruit des coups de canon. Les tributs encore en vie n'avaient pas croisé leur chemin et peut-être était-ce mieux ainsi. Plus ils se tiendraient loin d'eux, moins ils avaient de chance de les repérer. Et soyons francs, ils n'étaient pas non plus considérés comme les dangers publics n°1 à éliminer de suite. Avec un peu de chance, on les oublierait. Le cours de ses pensées fut interrompu par ce qu'elle aimait appeler "la musique des disparus". Passèrent alors les images des tributs tombés. Le garçon du 1 -un danger de moins, donc. La demoiselle du 5, qu'elle ne connaissait absolument pas. Puis le tribut de son district. Le visage de Zinnia prit alors une drôle d'expression, perdue entre la tristesse, la surprise et le soulagement. Elle en manqua même l'apparition du petit garçon, du district 12, chose qui aurait dû la mettre hors d'elle et la pousser à cracher aux caméras environnantes une remarque qui aurait forcément mis le Capitole en rogne. Et tout s'éteignit, laissant la jeune fille immobile et toujours sous le choc. Enfin, le mot était relatif. Parce qu'une explosion la ramena à la réalité avec puissance. Elle osa lever les yeux au ciel et ravala un cri de stupeur en remarquant l'énorme tempête de sable qui leur tombait dessus. Une vague de poussière jaunâtre déferlait sur les environs et força Zinnia à fermer les yeux. Dans un dernier élan protecteur, elle passa un bras autour des épaules de Ronald et y instaura une légère pression pour l'inciter à se coucher. Elle en fit de même.
Les secondes paraissaient être des minutes, les minutes des heures. La tempête se calma légèrement, mais le vent, les grains de sable restaient bien présents. Zinnia tourna alors la tête vers Ronald, les yeux embués par la bourrasque et les lèvres tremblantes.
-Ca va?